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"attraction!" par Patrick Van der Elst

Vanity

Cette photo date de 2015, on pourrait dire in tempore non suspecto, comme une anticipation de ce qui nous arrive là maintenant. Il y a, dans la recherche d’une certaine coquetterie symbolisée ici par le fait d’assortir le masque à gaz à la toilette de cette dame, une sensation étrange qui surgit. Deux sentiments contradictoires.

D’une part une impression de grande futilité, un attitude inepte, une sorte de déni de réalité: comment peut on se soucier de son aspect esthétique alors que le monde semble courir à sa perte et que l’air est devenu irrespirable? Cela semble vain, vide de sens.

Mais il y a aussi un émerveillement, une surprise de voir justement cette dame tenter de remettre ou de sauver un peu de beauté et de poésie au milieu de ce chaos.

Floral Catharsis

Oublions toutes ces définitions complexes de la catharsis pour n’en retenir que celle-ci: une émotion qui conduit à un changement positif dans la vie de la personne.
D’un point de vue botanique, les fleurs, symboles de pureté et de chasteté, sont en réalité des organes sexuels, le pistil correspondant à l’organe femelle et l’étamine à l’organe mâle. Le pollen serait en quelque sorte des spermatozoïdes volants.

Devant une fresque inspirée du Douanier Rousseau, j’ai tenté de créer une nature luxuriante et exubérante et ensuite j’y ai intégré sapiens. Je l’ai en quelque sorte remis à la place qu’il a petit-à-petit abandonnée.

Look me in the eyes

« regarde moi dans les yeux »: c’est ce que l’on demande à l’enfant dont on voudrait qu’il soit sincère et ne puisse dissimuler le mensonge, ou lorsque l’on s’apprête à s’exprimer avec une totale sincérité. Les yeux comme un passage direct vers le moi, vers l’intime, le secret, le caché. C’est ce que fait cette jeune fille, elle nous regarde droit dans les yeux.

Mais il y a tous ces autres yeux collés partout sur son corps. Est ce là justement que l’on ne pourra s’empêcher de poser les yeux? Est ce une mise en garde de la jeune fille? Laisse mon corps, ma nudité, ma sensualité en dehors de ça. Ou est ce exactement l’idée inverse. Pose les yeux partout sur moi.

Blue eyes

Qui observe qui?

Alors que vous regardez cette jeune femme, 8 paires d’yeux sont fixés sur vous.

Pourtant, aucune expression, aucun sentiment ne passent par ces yeux. Ils sont neutres. Ils ne vous disent ni ne vous expriment rien, pas plus qu’une caméra. Mais vous savez qu’ils vous regardent.

Un regard, c’est bien autre chose, il faut la forme de la paupière, des larmes, la position du sourcil, la contractions des muscles peauciers, l’apparition des rides et des froncements, d’imperceptibles mouvements afin de créer de la profondeur et de l’émotion. Il y a toute une lecture d’une multitude d’informations qui permettent de lire et d’échanger un regard.

Comment regarde-t-on quand on se sait soi même regardé? Aurais-je le même sentiment si je regardais la même photo sans tous ces yeux? Evidemment, la nudité a toute son importance, comme le fait qu’elle ait les yeux fermés. Je voulais qu’elle semble être à notre merci.

Reverse Panopticon

Le panoptique ou « panopticon » est un type d’architecture carcérale de la fin du XVIII ème siècle qui permettait à un seul gardien, logé dans une tour centrale, de surveiller tous les prisonniers sans que ceux-ci puissent savoir s’ils sont observés. Ceci afin de faire naître le sentiment d’être surveillé constamment.

De modèle architectural, le panopticon est devenu un dispositif politique et comportemental dans lequel le surveillé, pensant être regardé de toute part, intègre la norme de bonne conduite.

Dans «reverse panopticon », il n’y a plus qu’un seul surveillé, face à une multitude de surveillants, et dès lors une multitude de normes. Peut être sommes nous tous cette jeune femme qui tente vainement de préserver son intimité.

Petite musique de fond

Petite musique de fond by Patrick van der elst - Online Art Gallery

Chaque centimètre carré a été recouvert de papier journal, du sol au mur, sur le tracteur et les vêtements du petit garçon. Rien n’a été laissé au hasard, les articles on été soigneusement choisis, découpés, principalement dans une presse « people » et des tabloïds anglais, puis encollés à la colle à tapisser.

Vous pouvez vous amuser à tenter de lire, je vous défie d’y trouver quoique ce soit qui rendrait le sourire au petit garçon, qui le ferait rêver, envisager un avenir radieux, prendre confiance dans le monde à venir, lui donner envie de prendre part à cette comédie humaine.

Il fallait que cette laideur recouvre même les vêtements et les jouets de l’enfant, parce que je crois qu’elle percole jusqu’au coeur même de leur imaginaire.

Je crois fort en lui, en ses rêves, je pense qu’il finira par tout repeindre comme il l’a imaginé.

Artémis

Ne me demandez pas si elle s’apprête à les avaler tous, tous autant qu’ils sont, de n’en faire qu’une bouchée, ou alors si elle vient de les enfanter d’un souffle créateur, engendrés en une série infinie par une puissance divine. Ogre monstrueux ou déesse créatrice. Je ne vous aiderai pas.

J’aime qu’elle puisse être l’une ou l’autre, l’une et l’autre, aussi belle que monstrueuse. Que persiste cet équilibre instable avant le basculement.

Oxytocin (bébés)

Il y en a 94, je le sais parce que j’ai mis 3 jours à les accrocher un par un pour tenter de les faire ressembler à une robe ou quoi que ce soit qui pourrait habiller le femme qui se trouve au sommet.

94 pour qu’à coup sûr plus personne ne puisse imaginer qu’il s’agisse de ses bébés.

A moins qu’il ne soit question de sa potentielle descendance, de tous les bébés qu’elle n’aura jamais.

Ou alors on pourrait y voir un arbre généalogique sur une dizaine de génération.

Devant cette pyramide grouillante, on perd un peu la notion d’individualité, il ne reste qu’une colonie; j’en retirerais un que vous ne le percevriez même pas.

Ou alors faîtes comme moi, choisissez en un et jetez y votre dévolu. Ou 2, ou 3.

Ensuite décidez de ce que vous allez faire des autres.

Swimming Lesson

Le cours de natation dans lequel une nuée de bébés en vinyle dont on ne perçoit pas la fin nagent en rangs organisés derrière leur probable maman.

C’est une scène de la vie animale, sauvage, de nouveaux-nés à peine nés et déjà occupés à nager, à tenter de survivre face à la dure et implacable loi de la sélection naturelle, en suivant vaille que vaille la mère nourricière confiante à l’idée que le nombre permettra la survie de quelques-uns.

Mais tout cela est faux, bien sûr, puisqu’il y a la présence rassurante de ces escaliers comme preuve d’un monde contrôlé. Il s’agit bien d’un lieu urbain, contemporain, nous ne sommes pas au milieu d’une étendue d’eau sauvage.

Et il n’y aura pas de sélection, bienvenue dans le monde protégé et sécurisé de l’être humain.

Exodus

J’ai attendu la neige tout l’hiver, je voulais un paysage un peu désolé et froid. Elle a fini par tomber une fin d’après-midi, quelques minutes avant la nuit, juste le temps de foncer au parc et de profiter des derniers instants de clarté.

Il fallait qu’elle ait l’air d’être sur le point de quitter ces lieux froids et hostiles pour un endroit chaud et joyeux, d’un pas décidé, sans arrière-pensées ni mélancolie, avec tout son avenir sous le bras.

Je veux croire que quelque chose ou quelqu’un l’attend au delà de la droite de l’image, un truc inattendu, un peu fou, plein de couleurs, prêt à l’emporter loin de la norme, de la routine, de l’ennui. L’exode depuis les contrées du spleen vers des instants radieux.

Ego

Un bâton de selfie colonisé d’innombrables yeux comme autant de spectateurs.

L’attention détournée de la toile de maître vers sa propre image. La mise en scène de soi. La recherche du boost de dopamine dans la génération des pouces levés.

Est ce que tout cela est juste un jeu anodin ou alors y a-t-il une véritable boursouflure de l’égo? Est ce un symptôme de la naissance d’un individu tyran ou une des causes de la disparition progressive d’un monde commun?

oxytocin (gants)

Ne comptez pas, je l’ai fait pour vous, il y en a 254.

254 gants en latex, comme autant de mains qui habillent le corps d’une jeune femme, la soutiennent, l’enveloppent, la portent, la caressent, l’étreignent, la soulèvent ou la protègent. Choisissez.

Surtout connue pour son rôle dans l’accouchement et l’allaitement, l’ocytocine jouerait aussi un rôle dans le plaisir, l’attachement, l’empathie. De là sans doute sa réputation d’hormone du bonheur.

Sous la caresse, le monde parfois disparaît et plus rien d’autre n’existe que l’autre. Et pour vous aider à l’imaginer, je n’ai laissé que l’essentiel: la chevelure rousse, la peau légèrement rosée et une infinité de délicates mains ambrées.

série Asservissement (cabinet de curiosité)

Cette série est non exhaustive, on pourrait, je crois, la décliner encore et encore tant les possibilités d’asservissement me semblent nombreuses.

Peut être est ce trop frontal, trop réducteur? Mais c’est justement comme cela que je l’ai voulu.

Essentialiser la femme en la réduisant à son sexe tatoué ou mélangé à divers contextes évocateurs de situations d’asservissement.

Marguerite

Cette photo a été réalisée par ma femme, mon fils aîné et moi. Il s’agit d’une structure en treillis de poule que j’avais modelée pour ressembler à une vulve.
J’avais cueilli environ 1500 marguerites sauvages. Devant la rapidité de leur flétrissure, j’ai du faire appel à eux pour m’aider à enchâsser toutes ces fleurs dans la structure.

Il s’agit donc d’une vulve, cela semble évident. Il est étonnant de lire la pléthore de commentaires évoquant un vagin. Est ce révélateur de la piètre connaissance globale de l’anatomie de la femme?

Toutes ces fleurs dont l’implantation font apparaître l’image d’une vulve sont elles-mêmes des organes sexuels du monde végétal. C’est donc une analogie implicite toute simple entre deux beautés. Je voulais essayer de parler de la vulve dans un autre domaine que celui de l’anatomie ou de la pornographie.

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